Laissez la réaction se poursuivre, rebouchez de temps en temps et secouez pour mélanger et ranimer le feu.
Les images vous font comprendre pourquoi il est prudent de se limiter à 50 g. de cinabre, et pourquoi un col de ballon large, qui freine peu les vapeurs (pestilentielles de dioxyde de soufre et d'eau) est préférable.
Quand la réaction est visiblement terminée, laissez refroidir et versez dans une cuvette. Diluez avec 5 ou 10 litres de votre précieuse eau de pluie filtrée, évacuez votre eau en versant sans remous, pour ne pas entraîner de micro gouttes de votre vif argent.
Si vous avez ajouté de l'aluminium un peu massif, vous le retrouverez amalgamé et très brillant, cela ne durera pas, l'aluminium se recouvrira rapidement de lui-même d'oxyde en rejetant le mercure.
Le lavage vous donnera un mercure légèrement souillé (ou encore amalgamé avec l'aluminium) qui ne se réunira pas spontanément en une seule goutte, il faudra le laver à l'aide de sel (de cuisine non iodé, mais pas celui de Guérande, il est beaucoup plus sale que votre mercure) et de vinaigre blanc, suivant la méthode bien connue, qui peut prendre 2 heures au mortier pour arriver à tout réunir en une seule goutte.
Un tour de main qui m'est propre : sachant que généralement le mercure reste amalgamé avec un peu d'aluminium, (il est quelquefois malléable au lieu d'être très fluide) je le mélange et le brasse avec une solution concentrée de soude. Il faut un certain temps (en jours si vous ne remuez pas souvent) d'action à la soude pour détruire l'aluminium, et que cesse la réaction, c'est du temps et du travail de gagné pour le passage au mortier.
Arrivée à ce stade, je termine la purification par filtration sous vide, au filtre en verre fritté N°3, (pores de 15 à 40µ) puisqu'il ne peut être question de distillation.
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