Sabot que Fulcanelli (Les demeures Philosophales, tome 1- p. 323 - Pauvert éd. 1996) rapproche de chabot, petit poisson noirâtre et de cabot en argot, un chien errant et enragé, ce qui nous ramène à l'introitus de Philalèthe et au chien noir de Khurâsân selon la terminologie d'Artéphius, qu'il s'agit de chasser pour faire disparaître les ténèbres.
(Le radical « corac » en grec nous donne korax, korakos le corbeau, en latin corvus corax, or nous notons avec intérêt que la petite constellation de l'hémisphère austral, au-dessous de la Vierge, est la constellation du Corbeau).
D'ailleurs chabot est bien proche de caput en langage cabalistique, en ne chuintant pas le « ch » mais en le durcissant en « k ».
(Voir à ce sujet, p. 287, au chapitre sur le Songe de Poliphile, les Matériaux Cryptographiques de Grasset d'Orcet - B. Allieu. Ed. 1983). Il s'agit donc d'uriner dans le caput mortuum des sages à l'instar de la « Fontaine Indécente ».
Dans la planche XXIV du Speculum Veritatis, attribuée par Eugène Canseliet à Philalète, et que le Maître commente par l'étude de l'effacement successif de l'Étoile noire, sous le triple jet de l'urine céleste d'un enfant de sexe masculin cette fois, qu'il qualifie d'athlète « saturnien ». En effet, Eugène Canseliet différencie l'urine selon qu'elle est déversée par un jeune garçon, qualifié parfois de « jeune
cholérique », état symptomatique d'un échauffement de la bile ; ou projetée par une fille jeune et vierge. Cette « urine » qui est un fluide jaune verdâtre lors des mictions à la lumière (qui paraît verdâtre) évoque certainement par l'assonance, en grec Ouranos/le ciel, ce qui nous ramène indubitablement à notre planche du Speculum où le chérubin,
tenant en sa main gauche la « clef de Saturne » est juché sur une nuée. Et point n'est besoin d'ergoter pour suggérer à l'évidence, que cette urine céleste est en effet la Rosée du Ciel, réceptacle de l'Esprit Universel corporifié sur un nitre, qu'Eugène Canseliet dans son commentaire de la planche V des Xii clefs de Frère Basile Valentin nous précise vert et réfringent, mais aussi et surtout rouge rubis dans une certaine rosée concentrée, ainsi que le note Borrichius dans une scolie rapportée par Juncker en son Traité de Chimie en 5 volumes.
Mais cet Esprit, Lumière de Nature, qui peut s'incorporer dans l'Émeraude Philosophique grâce à un support salin blanc, jaune au départ dans sa réaction chimique, est alors coloré en vert. Il peut aussi se corporifier directement dans les demi-métaux en fusion, dont la surface présente alors un lignage entrecroisé comparable à un filet.
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